Ma première rencontre avec l’œuvre de Bruce LaBruce fut lors d’une soirée parisienne au Palace. J’avais été invité par Jean-François Lacoux, alors responsable de La Nuit Gay de Canal+. Sur un écran de télévision, le film Hustler White était diffusé. Je me souviens d’avoir été hypnotisé par les images porno-expérimentales qui m’étaient montrées.

Je l’ai revu en 2008 à Bruxelles à l’occasion de la sortie du film Otto; or Up with Dead People2 dans lequel mon ami Jey Crisfar joue le rôle principal, celui du zombie Otto.
Pour l’occasion, j’avais réalisé une vidéo avec les deux protagonistes. Aujourd’hui, il ne reste plus que l’entretien avec le réalisateur qui soit visible sur Youtube.

Me voici à La Rochelle, nous sommes le mercredi 26 mars 2014. Je découvre que le film Gerontophilia sort en salle. Ayant appris quelques semaines plus tôt que Bruce serait le Président de la Queer Palm en mai 2014 au Festival de Cannes, je me fais un plaisir d’aller voir la dernier œuvre de l’enfant terrible de Toronto.

Ce film est certainement le plus mainstream du réalisateur, le plus accessible et le plus narratif. Gerontophilia est une réussite. Le film est sensible et profond. Il parle d’amour et de respect. Il parle d’une tendance étonnante : celle d’aimer une personne âgée. Lake (18 ans) est un garçon plutôt ordinaire qui vit avec sa mère et qui sort avec une jeune fille appelée Destinée. Il se découvre un penchant de plus en plus fort pour les vieux messieurs. Embauché dans une maison de retraite pour l’été, il tombe sous le charme de M. Peabody, un séduisant patient de 82 ans.

Gerontophilia a commencé avec la fascination que j’ai eu pour certaines personnes que j’ai rencontrée dans ma vie qui vouent un culte particulier, parfois pour des objets de fétichisme très spécifiques. Je suis ami avec Mark Ewert qui lorsqu’il était adolescent avait été l’amant de William Burroughs et Allen Ginsberg. Il était ado et ils avaient 70 ans. Et j’ai toujours été fasciné par sa relation.

Lake est joué par un jeune acteur canadien : Pier-Gabriel Lajoie est une véritable découverte. Il sublime le film de Bruce LaBruce par son jeu mais aussi par sa beauté et par l’innocence qui transpire de son visage. Voici ce que Pier-Gabriel a déclaré à propos de son rôle au quotidien La Voix de l’Est : « L’amour, c’est un état d’esprit. C’est un couple pas comme les autres, mais presque, finalement. C’est certain que d’embrasser un homme, et une personne âgée par-dessus le marché, c’était la première fois que je faisais ça. Mais, une fois dans le personnage, dans l’histoire et la passion qu’ils ressentent l’un pour l’autre, c’était plutôt naturel. Ça n’était pas si bizarre que ça peut paraître. »

M. Peabody est, quant à lui, joué par un acteur de théâtre réputé au Canada. Walter Borden a été un activiste noir et gay.

Fiche technique
Titre : Gérontophilia
Réalisateur : Bruce LaBruce
Acteurs : Pier-Gabriel Lajoie, Walter Borden, Katie Boland
Pays d’origine : Etats-Unis
Date de sortie : 26 mars 2014 (France)
Genre : Comédie, Romance
Durée : 1h22

Affiche du film « Gerontophilia » de Bruce LaBruce

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