Grosse remise en question sur le scénario de notre documentaire !

En fait, la mise en place des personnages ne se déroule pas comme nous l’avions pensé : nous sommes indispensables au bon fonctionnement du road trip de Laure et Michel. En aidant à monter et à démonter chaque jour le vélo, nous ne préparons pas les séquences que nous devons filmer, nous avons l’impression de ne jamais anticiper, d’écrire la séquence mais plutôt de la subir ou pire être un temps en retard sur Michel.
De plus, nous apparaissons très (trop) régulièrement dans les images que nous prenons. Comment un technicien, un réalisateur, un preneur de son peut-il apparaître avec le personnage qu’il est en train de filmer ? Devons-nous inventer une nouvelle forme de documentaire ? Devons-nous être le Rémy de C’est arrivé près de chez nous ?

Didier et moi avons longuement discuté hier soir de cette question, nous avons visionné un road movie pour analyser, décortiquer, tenter de trouver des parades, améliorer encore et encore notre travail.

Boostés par ces réflexions, nous avons pris un plaisir fou dans cette journée et l’avons trouvée plus productive, intéressante, constructive. C’est en tout cas notre ressenti.
Nous avons peut-être aussi été aidé doublement par Dame nature. Une fois de plus, le soleil a joué à cache-cache avec les nuages empêchant les batteries de Michel de se charger comme il se doit et l’obligeant à pédaler. La géographie des lieux a fait le reste : des montées, des pentes, des valons ont fait souffrir les mollets de Michel. Son souffle dans le micro, ses grimaces à l’écran de la caméra ont écrit une belle histoire qui, nous l’espérons, donnera une séquence pleine d’émotions dans le documentaire.

Enfin, nous avons aussi eu beaucoup de joie durant cette journée : les paysages étaient magnifiques, les routes étaient moins denses. Les arbres se colorent de leurs feuilles automnales. Un motel abandonné nous aura donné une pause de plaisir.

Si les villes de l’Illinois se parent de Muffer Men pour attirer les touristes, le Missouri compte son attractivité sur les châteaux d’eau. Vous me direz qu’il y en aussi ailleurs et vous aurez raison mais, je ne sais pourquoi, mon œil fut particulièrement attiré par cette construction aujourd’hui.