CANNES 2017 : The killing of a sacred deer (Mise à mort du cerf sacré) de Yorgos Lanthimos

Ce ne fut pas facile de se lever ce matin à 7h pour aller voir le dernier film de Yorgos Lanthimos, The killing of a sacred deer (Mise à mort du cerf sacré) mais quelle plaisir d’y être allé pour découvrir ce thriller 3 étoiles complètement déjanté.

Steven, brillant chirurgien, est marié à Anna, ophtalmologue respectée. Ils vivent heureux avec leurs deux enfants Kim, 14 ans et Bob, 12 ans. Depuis quelques temps, Steven a pris sous son aile Martin, un jeune garçon qui a perdu son père. Mais ce dernier s’immisce progressivement au sein de la famille et devient de plus en plus menaçant, jusqu’à conduire Steven à un impensable sacrifice.

Yorgos Lanthimos construit petit à petit cette tragédie avec une mise en scène éblouissante et particulièrement cinématographique : il utilise les codes du zoom avant, zoom arrière, et ouvre le diaphragme au maximum afin de nous donner l’impression d’être des observateurs, des voyeurs. Cette image nous donne le tournis pendant que son scénario devient diabolique. Le diable, c’est Martin. Le Dieu, c’est Steven. Le film démarre d’ailleurs avec une image d’une opération à cœur ouvert. Steven a droit de vie ou de mort sur son prochain. Et pourtant, Yorgos Lanthimos va modifier les codes établis.

Affiche du film The killing of a sacred deer (Mise à mort du cerf sacré) de Yorgos Lanthimos

Deux mots sur l’interprétation : Nicole Kidman et Colin Farrell, le couple de cette 70ème édition, et surtout le jeune Barry Keoghan.

Ce n’est pas la première fois que l’on peut voir le talent de Barry devant une caméra. Il a joué un tueur de chat dans la série irlandaise Love/Hate et avait un rôle dans le film A ceux qui nous ont offensés. Il interprète grâce à Yorgos Lanthimos son premier grand rôle au cinéma au côté de deux monstres sacrés du 7ème art. Pas facile d’ailleurs me confiera-t-il en interview de se retrouver avec Nicole à ses pieds ! Cette scène fut d’ailleurs plus impressionnante à tourner que celle où il s’arrache un morceau de peau.
Quant à Colin Farrell, c’est devenu un mentor, un ami, un pote. Ils se chamaillent continuellement. Belle complicité.

Rien en définitive ne prédestinait ce jeune homme à devenir acteur. Barry Keoghan a grandi dans les quartiers durs de Dublin, il a été placé en famille d’accueil. Son kif, c’est la boxe. Il adore ce sport. Il n’en ferait pas son métier mais c’est une vraie passion. Niveau cinéma, il aime – dans ce registre – Raging Bull de Martin Scorsese (1980).

Est-ce que The killing of a sacred deer (Mise à mort du cerf sacré) a changé sa vie ? Est-ce que ça lui a apporté de nouveaux scripts ? Pas un seul me dira-t-il en riant. Patience, la couverture du festival fera sans nul doute son effet sur la carrière de ce comédien. En attendant, on le verra prochainement dans le film Dunkerque de Christopher Nolan où il aura Tom Hardy et Gillian Murphy comme partenaires.

Barry Keoghan – Mister Emma – Cannes 2017 – ©misteremma.com
Mister Emma – Colin Farrell – Cannes 2017 – ©misteremma.com

Sortie en salle : 1 novembre 2017 (France)
Le film a été présenté le lundi 22 mai 2017 en compétition officielle au Festival de Cannes.

3 réflexions sur “CANNES 2017 : The killing of a sacred deer (Mise à mort du cerf sacré) de Yorgos Lanthimos

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