Chic et glamour à Tel Aviv, entre la soirée de l’Ambassadeur et l’Orange Carpet, les évènements mondains se succèdent en prélude à cette édition 2019 de l’Eurovision. Samedi soir, nous avons été reçu à l’Ambassade de Belgique. Toute l’équipe diplomatique s’est vraiment démenée pour nous accueillir et ils ont mis les petits plats dans les grands. Ils avaient convié les membres du fan club OGAE Belgium (10 euros pour devenir membre, rejoignez-nous !), les journalistes belges, les délégations espagnole et portugaise et des compatriotes vivant en Israël. La résidence de l’ambassadeur se trouve en dehors de Tel Aviv.

Ambiance pour la réception belge – video by DMD

Grand jardin, belle piscine, des stands proposaient aux convives des fish & chips, des burgers, des plats asiatiques et israéliens. Niveau dessert, ni chocolat belge, ni Ferrero Rocher mais des gaufres et du yaourt israélien (voilà pour la parenthèse gastronomique). Et surtout… du vin ! L’alcool (et la vie de manière générale) est très cher ici et le verre de vin est presque un produit de luxe. Disons que j’ai fait quelques réserves pour le restant de la semaine… Et ne dit-on pas In vino veritas, dans pareille circonstance, les langues se délient et les rencontres se font plus facilement.

Eurovision 2019 – Fish & Chips – ©DMD

Toujours à l’affut de la moindre information que je peux vous rapporter, je me balade entre les convives. Première rencontre avec Miki, le chanteur espagnol. Il a gagné son ticket pour l’Eurovision via « Operacion Triunfo », la Star Academy ibérique. Lui et Eliot sont devenus de très bons amis. En conférence de presse, Miki n’hésite d’ailleurs pas à dire que sa chanson préférée (hormis la sienne, bien entendu) est « Wake up » de notre représentant. 

Eurovision 2019 – Miki, Eliot et votre serviteur – ©DMD

Cette soirée était également l’occasion de discuter avec les forces en présence envoyées par la RTBF. Il y a Leslie Cable, la cheffe de délégation. Plus qu’une personne de contact avec l’organisation, elle chouchoute les jeunes talents qu’elle sélectionne et utilise ce tremplin pour lancer leur carrière en Belgique par la suite. On retrouve aussi Vincent, le responsable presse, qui fait briller notre candidat à travers l’Europe. Il est aux petits soins pour Eliot, bienveillant, il le guide et le conseille dans ce monde impressionnant. Une représentante de Sony Music, le label du jeune montois, et Blanche, notre candidate de 2017, sont aussi de la partie. Et puis, surprise, Jean-Louis Lahaye et Maureen Louys (une première pour elle) sont également présents. Depuis plusieurs années, ils commentaient le concours depuis Reyers. Cette présence sur place montre le regain d’intérêt de la RTBF et leur permettra surement de rendre au mieux l’ambiance à Tel Aviv aux téléspectateurs. J’évoque avec eux la personnalité et la voix de Jean-Pierre Hautier, celui qui a bercé mes soirées Eurovision étant enfant et qui a contribué à ma passion pour le concours. Un peu plus tard dans la soirée, Eliot a chanté sa chanson et a reçu les vifs encouragements de notre Ambassadeur. Le personnel nous distribue des tee-shirts « Belgium 12 points » conçus pour l’occasion. On remballe les bouteilles de vin rouge. Du coup, une dernière bière avec les fans présents et on lève les voiles.

Eurovision 2019 – Maureen Louys et Jean-Louis Lahaye sont à Tel Aviv – ©DMD

Hier soir, un autre évènement a rassemblé toutes les délégations. Il s’agissait de la cérémonie d’ouverture de la semaine Eurovision. Tou.te.s les candidat.e.s ont défilé devant les journalistes et les fans. Un peu comme sur le tapis rouge de Cannes, sauf qu’ici, il était orange (pas le choix le plus judicieux à mon goût, « à moins que cela soit prémonitoire pour les Pays-Bas » me souffle Mister Emma !). L’année passée, à Lisbonne, il était bleu. On finira par faire toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Cette cérémonie est l’occasion de poser des questions aux participant.e.s, de les prendre en photo mais aussi de découvrir les limites de l’organisation israélienne. On est en Méditerranée, pas en Scandinavie. Je vous avoue que c’était un peu le bordel et les espaces réservés aux médias ne permettaient pas de travailler dans les meilleures conditions. On sent que l’organisation est parfois un peu débordée par les évènements et même au niveau des répétitions, il reste énormément de travail à la production pour délivrer un show digne de sa réputation. L’heure fatidique approche et je ne les sens pas prêts. Par contre, Tel Aviv vibre désormais complètement au rythme du concours. On ne peut plus le louper. L’Eurovision Village attire déjà la foule et les restaurants et centres commerciaux passent des musiques de toutes les éditions en boucle.

Eurovision 2019 – Eliot répond aux questions de la télévision espagnole – ©DMD

Cette bonne ambiance n’arrive cependant pas à occulter les tensions du Proche-Orient. Hier, à l’entrée de la Orange Carpet Ceremony était organisé un sit-in pour dénoncer les violences faites aux palestiniens. J’avoue que je n’avais pas pour projet de parler politique dans mes chroniques (je n’ai pas la prétention de maîtriser suffisamment le conflit pour pouvoir me permettre tout commentaire « pseudo-avisé ») mais certains d’entre vous m’interpellent sur les appels au boycott ou sur ma présence en Israël. Je me sens donc obligé d’y répondre à ma manière, avec mon ressenti. La situation en Israël et en Palestine ne me laisse pas indifférent. Venir dans cette région pour une raison festive ne m’empêche pas d’être conscient des réalités et des tensions. Je n’estime pas que ma présence ici signifie que je soutienne l’action du gouvernement israélien. De la tristesse et de la souffrance, il y en a hélas des deux côtés. Ce conflit si complexe ne peut accepter la généralisation, pas plus que les raccourcis. Fallait-il éviter de venir en Israël ? Je pense, au contraire, que découvrir ce pays permet de mieux appréhender ce qui s’y passe. Mercredi, je me rendrai également en Palestine. Je ne suis pas un partisan de ces appels au boycott. Je les trouve contre-productif. L’Eurovision est un moment de partage, un évènement culturel qui rassemble les peuples. Alors oui, Israël profitera de cet évènement regardé par 200 millions de téléspectateurs pour présenter sa meilleure image. Comme n’importe quel autre pays le ferait. S’il fallait instaurer un indice de moralité irréprochable pour organiser le concours, quel pays pourrait encore y prétendre ? J’avais l’espoir infime que l’Eurovision puisse plutôt être vecteur de paix et participer à l’apaisement. Tous les projecteurs vont être braqués sur ce pays. Profitons-en pour soutenir la réconciliation et une solution constructive et durable. Le boycott ne fait qu’augmenter les tensions et participe à l’ignorance.

En 2016, je rappelais dans un de mes articles que l’Eurovision avait été créé en 1956 pour réunir autour de la musique une Europe meurtrie par la seconde guerre mondiale. Nous étions à l’époque en pleine tension russo-ukrainienne. Visiblement, le but premier de ce concours devrait être un éternel leitmotiv pour tout ceux qui l’utilisent à des fins politiques. PEACE !

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