L’année 2020 serait-elle la pire de notre siècle ? En tout cas, vous êtes nombreux à le penser et à vous réjouir que 2020 se termine. Les créateurs de « Black Mirror » se sont penchés sur quelques faits marquants pour en sortir un documentaire ironique, une rétrospective humoristique sur ces mois interminables et parfaitement insensés. Bien évidemment, ils ont pensé à la pandémie mondiale, aux élections américaines, à George Floyd et au mouvement Black Lives Matter, aux complotistes, aux GAFA et aux réseaux sociaux.

Ah cette année 2020 et ses confinements, ses re-confinements, ses mesures de distanciations, ses bulles sociales, ses papiers toilettes devenus une denrée recherchée… la covid-19 aura bien marqué notre quotidien. Mais dans l’actualité, il ne faudrait pas oublier que l’année a démarré par des incendies dramatiques en australie, des incendies annonciateurs d’un dérèglement climatique que l’humain allait peut-être enfin prendre en considération… La, je ne suis même pas certain que la pandémie qui a suivi changera à long terme nos envies de voyages et d’achats compulsifs. Il n’y a qu’à regarder les comportements en cette période de fin d’année pour s’en rendre compte : rien n’a vraiment changé. On va toujours dans le mur et même si les Etats-Unis reviennent dans l’accord de Paris grâce à l’élection de Joe Biden, même si Emmanuel Macron parle de plus en plus de consommer localement, les accords internationaux ont encore de beaux jours devant eux, l’économie guide notre quotidien, tout comme le commerce avec la Chine et tanpis pour les Ouïghours, c’est quand même plus important d’aller acheter un truc inutile chez Action à 1,5€, merde !

Le monde n’est pas encore prêt pour le changement, Enfin si ! but not In my backyard. N’oublions pas qu’à Bruxelles, Elke Van Den Brandt, la Ministre de la Mobilité, a reçu en 2020 des menaces de mort parce qu’elle construisait 40 km de pistes cyclables sur les routes bruxelloises.

Cette année 2020 aura été marquée aussi par la condamnation d’Harvey Weinstein à 23 ans de prison pour agression sexuelle et viol. Elle se terminera par la légalisation de l’avortement en Argentine.

Le Royaume-Uni aura fait la Une de la presse pour sa gestion de la pandémie, d’abord minimisée par son Premier Ministre et ensuite prise au sérieux après un passage aux urgences par ce dernier. Une année compliquée pour Boris Johnson mais finalement, plutôt positive puisqu’il deviendra papa et réussira à finaliser le Brexit avant le 31 décembre de l’année.

Vladimir Poutine est parvenu à faire voter une loi qui lui permet de rester au pouvoir jusqu’en 2036 mais également une loi qui donne aux anciens présidents une immunité à vie, y compris pour les actes accomplis après leur mandat… tout ça en pleine crise d’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny. J’imagine pleinement que Donald Trump rêve d’un régime politique identique, lui qui refuse de reconnaître sa défaite, qui harangue les foules pour mieux diviser, pour mieux assoir son pouvoir dans un pays bien trop démocratique pour lui. Ah, si les instances politiques pouvaient être aussi corrompues que celles des pays qu’il vénère. Ah, si les ami.e.s qu’il a placé à la Cour suprême pouvaient lui être plus reconnaissant.e.s…

Aimerait-il être Alexandre Loukachenko ? Le Président biélorusse a remporté les élections en août dernier après 26 ans de pouvoir et une campagne marquée par de nombreuses irrégularités qui, elles, ont été prouvées à l’inverse des allégations de Trump. Il aimerait peut-être briller comme Recep Tayyip Erdogan qui mène la danse autour de lui entouré par ses amis dictateurs. Il aurait certainement préféré les militaires nigérians aux siens lorsqu’il a fallu arrêter les émeutes suite au décès de George Floyd. Au moins, au Nigéria, la police et l’armée ont tiré à balles réelles pour faire taire une indignation du peuple.

Des violences, il y a en eu aussi en France. On retiendra bien évidemment, la décapitation d’un professeur d’histoire-géographie, Samuel Paty. Il avait pour tord d’avoir expliqué lors d’un cours sur la liberté d’expression les caricatures de Charlie Hebdo à ses élèves.

On retiendra aussi les 3 policiers tués à la veille de Noël par un forcené près de Saint-Just (Puy-de Dôme). Ils étaient venus porter secours à une femme ayant trouvé refuge sur le toit d’une maison.

On retiendra enfin la reconnaissance de l’existence des violences policières par les hautes instances. Elles semblent malheureusement être devenues la norme de toute intervention des forces de l’ordre dans l’esprit de la population. On ne parle plus que de ça. Le politique ne sait plus quoi faire pour apaiser la situation. Il est bien loin le temps où même Renaud prenait dans ses bras un policier suite aux attentats. Il est de bon ton aujourd’hui de les détester, de les huer, de les menacer. Même à Waterloo, commune plutôt huppée et tranquille de Belgique, une mère de famille filme avec insistance une policière venue arrêter une réunion de famille interdite pour cause de pandémie. Images à l’appui, la mère de famille se montre le nez cassé aux journaux télévisés dénonçant les violences dont elle a été victime. Les internautes se ruent sur l’affaire et l’impact anti-poulets est immédiat : salaud de police !… Sauf que, quelques jours plus tard, la vidéo non montée et coupée par la famille avant sa diffusion propagande montre comment la situation a dégénéré et montre la mère qui frappe la policière.

Allez, 2021 arrive et l’on va se souhaiter une bonne année et une excellente santé. Pire que 2020, c’est pas possible !? Euh…

Pour moi, 2021 sera une année de mutations : d’abord parce que le coronavirus n’arrête pas de muter. La nouvelle souche anglaise semble bien inquiétante, tellement qu’elle a obligé Boris johnson à confiner son pays comme jamais auparavant et à changer son programme de vaccination. 2021 sera une année de mutation puisque si l’on en croit les propos du Président brésilien Jaïr Bolsonaro nous allons avoir une peau de crocodile, une voix fluette pour les hommes et de la barbe pour les femmes si l’on se fait vacciner. Enfin, 2021 sera une année de mutation car nous allons changer le monde pour préserver les espèces, la biodiversité, la faune et la flore, nous allons manger et consommer local, nous allons arrêter de tout faire livrer dans des emballages individuels, nous allons… Oups ! Pardon ! Je m’emporte.

Je rêve d’un monde où les internautes ne se prennent plus pour des médecins spécialistes et des avocat.e.s ayant une intime conviction devant un extrait vidéo. Je rêve d’un monde où les internautes arrêteraient de dénoncer mais à l’inverse prendraient le temps pour écouter, comparer, recouper leurs informations avant de se forger un avis sur un buzz. Je rêve d’un monde où les algorithmes des réseaux sociaux n’imposeront plus nos « préférences » afin que chacun.e soit confronté à une pluralité de sources d’informations et d’arts pour s’éduquer, s’ouvrir au monde, se cultiver plutôt que de se radicaliser par une pensée simpliste, complotiste et lobbyiste.

Fiche technique
Titre : Death to 2020
Réalisateur.trice : Al Campbell, Alice Mathias
Avec : Samuel L. Jackson, Hugh Grant, Lisa Kudrow
Pays d’origine : États-Unis
Date de sortie : 27/12/2020 (Netflix)
Genre : Rétrospective, Histoire, Comédie
Durée : 1h10

Affiche du film « Death to 2020 » – ©Netflix
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