Tristan Ferland Milewski s’est rendu sur la célèbre croisière gay « The Cruise » pour y réaliser le portrait de 4 personnages qu’il suit durant tout leur séjour.

Impossible de savoir si les intentions du réalisateur sont louables ou non. A-t-il voulu faire un film à charge ou pro-gay ? Même si l’on peut considérer l’objet cinématographique comme intéressant, je reste perplexe. En tout cas, la conclusion après la vision de Dream Boat est de se dire que le réalisateur n’a évacué aucun cliché gay. Et c’est horrible !

La croisière est rythmée par des soirées thématiques où les voyageurs se déguisent en chien, en latex, en fluo, en dame, en blanc. Entre ces party costumées, le réalisateur se promène dans les cabines de ses héros pour récolter leurs témoignages et, là encore, le choix des personnalités est tout bonnement une succession de clichés moribonds et pathétiques : Marek, polonais musclé, cherche le grand amour; Dipankar, indien ayant émigré à Dubai après son coming-out, se tape des mecs à la pèle mais, comme Marek, il n’y a que solitude et désespoir dans son regard; Ramzi, palestinien vivant en Belgique avec son ami cancéreux; Martin, séropositif; Philippe, français handicapé, se déplace en fauteuil roulant et se demande s’il n’avait pas été en couple si quelqu’un aurait bien voulu le baiser.

Vous resortez de ce film avec une image de l’homosexualité épouvantable. Bien évidemment que tout est vrai. Allez aux soirées de la Démence (ce sont les mêmes organisateurs que ceux de la croisière) et vous verrez la même chose, les même fêtes, les mêmes déviances. C’est festif, c’est drôle, c’est too much ! Mais là, en film, vu par n’importe qui sur Netflix, le malaise est bien présent. La moitié de la Cruise se promène les fesses à l’air (le français tente même de mettre une carte de banque entre les fesses d’un voyageur), ça se touche la bite, ça se suce la bite devant tout le monde, … Non, rien ne vous est épargné dans les cliqués même pas les capotes usagées au petit matin sur le pont du navire. « Belle image » se féliciteront les défenseurs du safe sex, « ils ne baisent pas tous bareback« .

Et dire que l’on m’avait dit « viens à la Cruise, c’est super !« . Après avoir vu Dream Boat, j’ai juste l’impression de « Viens et suicides-toi après !« .

Enfin, je terminerais par une petite anecdote qui n’a certainement pas aidé le tournage. La production du documentaire s’est déroulée lors de la croisière de l’été 2016. Des amis qui avaient fait ce voyage m’avaient raconté que la moitié du bateau avait eu la gastro. Lionel (qui est docteur) raconte bien cet épisode dans le film où il déclare à son petit-ami cloué au lit « tout le monde s’embrasse et donc se passe les microbes !« .

Fiche technique
Titre : Dream Boat
Réalisateur : Tristan Ferland Milewski
Pays d’origine : Allemagne
Date de sortie : 28 juin 2017 (Belgique – France)
Genre : Documentaire
Durée : 1h35

Affiche du film « Dream Boat » de Tristan Ferland Milewski

Partagez avec vos amis !Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on google
Google
Share on pinterest
Pinterest
Share on email
Email