CESAR 2021 : le palmarès d’une édition décriée

Après la catastrophique cérémonie 2020 des César, la version 2021 moins masculine et plus représentative de la diversité aura été « la plus calamiteuse de l’histoire » selon l’expression du Figaro. Et ici, on aurait tendance à être d’accord avec le journal et avec les internautes qui n’ont pas manqué de souligner le caractère trop politique de la cérémonie : « Ce soir les César ou un meeting de la « France Insoumise » pouvaient lire sur Twitter. Si encore les discours politiques avaient porté sur le cinéma…

Tout a commencé avec Marina Foïs, la maîtresse de cérémonie, un caca de chien à la main. Ensuite, il y a eu Jean-Pascal Zadi, meilleur espoir masculin, qui dénoncé les violences policières et a rendu hommage à Adama Traoré, une mise en lumière qui a fait réagir de nombreux internautes qui se demandaient ce que Adèle Haenel en pensait sachant que le jeune homme a été accusé par son co-détenu d’agressions sexuelles et que ce dernier a été indemnisé par une commission car les faits de viols ont été reconnus. Enfin, Corinne Masiero en costume de Peau d’âne ensanglanté s’est totalement dénudée pour lancer « Maintenant, on est comme ça, tout nus !« .

Autant vous dire que ces César resteront dans les mémoires mais point le palmarès ! Les avis ont fusé après la cérémonie, Sophia Aram pointera dans sa chronique sur France Inter qu' »au César, il y a ceux devant qui on se lève et on se casse et Bolloré devant qui on reste assis et on la ferme. » Eh oui ! On a beau défendre la veuve et l’orphelin où plutôt les actrice de son âge, les acteurs de sa couleur de peau, les intermittents quand on est intermittent, il n’y en a pas un.e seul.e qui a moufté sur le patron.

Dix parlementaires des Républicains ont interpelé le procureur du Tribunal judiciaire de Paris pour «exhibition sexuelle». La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a déclaré : « est-ce que cette cérémonie a été utile au cinéma français ? Je crois qu’elle n’a pas été utile au cinéma français. » et a déploré au micro d’RTL « Les César sont une vitrine pour vendre notre cinéma à l’international. Est-ce que vous voyez l’image que ça a donné ? C’est navrant de voir des artistes piétiner leur outil de travail. »

Voici le palmarès… mais on se demande si cela intéresse encore quelqu’un·e ! Le grand gagnant (et oui, finalement, c’est un homme blanc quinquagénaire qui est le grand gagnant de cette année)… le grand gagnant donc est Albert Dupontel dont son film « Adieu les cons » repart avec 7 César. A l’opposé, « Eté 85 » de François Ozon est pour sa part reparti bredouille.

Peut-être, aurons-nous droit à une édition apaisée en 2022…

César du Meilleur film :

  • Adieu les cons, d’Albert Dupontel
  • Adolescentes, de Sébastien Lifshitz
  • Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal
  • Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, d’Emmanuel Mouret
  • Été 85, de François Ozon

César de la Meilleur actrice :

  • Laure Calamy dans Antoinette dans les Cévennes
  • Martine Chevallier dans Deux
  • Virginie Efira dans Adieu les cons
  • Camélia Jordana dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Barbara Sukowa dans Deux

César du Meilleur acteur :

  • Sami Bouajila dans Un fils
  • Jonathan Cohen dans Énorme
  • Albert Dupontel dans Adieu les cons
  • Niels Schneider dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Lambert Wilson dans De Gaulle

César de la Meilleure actrice dans un second rôle :

  • Fanny Ardant dans ADN
  • Valeria Bruni Tedeschi dans Été 85
  • Émilie Dequenne dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Noémie Lvovsky dans La Bonne Épouse
  • Yolande Moreau dans La Bonne Épouse

César du Meilleur acteur dans un second rôle :

  • Édouard Baer dans La Bonne Épouse
  • Louis Garrel dans ADN
  • Benjamin Lavernhe dans Antoinette dans les Cévennes
  • Vincent Macaigne dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Nicolas Marié dans Adieu les cons

César du Meilleur espoir féminin :

  • Mélissa Guers dans La Fille au bracelet
  • India Hair dans Poissonsexe
  • Julia Piaton dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Camille Rutherford dans Felicità
  • Fathia Youssouf dans Mignonnes

César du Meilleur espoir masculin :

  • Guang Huo dans La Nuit venue
  • Félix Lefebvre dans Été 85
  • Benjamin Voisin dans Été 85
  • Alexandre Wetter dans Miss
  • Jean-Pascal Zadi dans Tout simplement noir

César de la Meilleure réalisation :

  • Albert Dupontel pour Adieu les cons
  • Maïwenn pour ADN
  • Sébastien Lifshitz pour Adolescentes
  • Emmanuel Mouret pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • François Ozon pour Été 85

César du Meilleur premier film :

  • Deux, par Filippo Meneghetti
  • Garçon chiffon, de Nicolas Maury
  • Mignonnes, de Maïmouna Doucouré
  • Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi et John Wax
  • Un divan à Tunis, de Manele Labidi

César du Meilleur scénario original :

  • Albert Dupontel pour Adieu les Cons
  • Caroline Vignal pour Antoinette dans les Cévennes
  • Emmanuel Mouret pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Filippo Meneghetti et Malysone Bovorasmy pour Deux
  • Benoît Delépine et Gustave Kervern pour Effacer l’historique

César de la Meilleure adaptation :

  • Olivier Assayas pour Cuban Network
  • Hannelore Cayre et Jean-Paul Salomé pour La Daronne
  • François Ozon pour Été 85
  • Stéphane Demoustier pour La Fille au bracelet
  • Eric Barbier pour Petit Pays

César de la Meilleure musique originale :

  • Christophe Julia pour Adieu les cons
  • Stephen Warbeck pour ADN
  • Matei Bratescot pour Antoinette dans les Cévennes
  • Jean-Benoît Dunckel pour Été 85
  • Rone pour La Nuit venue

César du Meilleur son :

  • Jean Minondo, Gurwal Coïc-Gallas et Cyril Holtz pour Adieu les cons
  • Yolande Decarsin, Jeanne Delplancq, Fanny Martin et Olivier Goinard pour Adolescentes
  • Guillaume Valeix, Fred Demolder et Jean-Paul Hurier pour Antoinette dans les Cévennes
  • Maxime Gavaudan, François Mereu et Jean-Paul Hurier pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Brigitte Taillandier, Julien Roig et Jean-Paul Hurier pour Été 85

César de la Meilleure photo :

  • Alexis Kavyrchine pour Adieu les cons
  • Antoine Parouty et Paul Guilhaume pour Adolescentes
  • Simon Beaufils pour Antoinette dans les Cévennes
  • Laurent Desmet pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Hichame Alaouié pour Été 85

César du Meilleur montage :

  • Christophe Pinel pour Adieu les cons
  • Tina Baz pour Adolescentes
  • Annette Dutertre pour Antoinette dans les Cévennes
  • Martial Salomon pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Laure Gardette pour Été 85

César des Meilleurs costumes :

  • Mimi Lempicka pour Adieu les cons
  • Madeline Fontaine pour La Bonne Épouse
  • Hélène Davoudian pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Anaïs Roman et Sergi Ballo pour De Gaulle
  • Pascaline Chavanne pour Été 85

César des Meilleurs décors :

  • Carlos Conti pour Adieu les cons
  • Thierry François pour La Bonne Épouse
  • David Faivre pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
  • Nicolas de Boiscuillé pour De Gaulle
  • Benoît Barouh pour Été 85

César du Meilleur film de court-métrage :

  • L’Aventure atomique, de Loïc Barché
  • Baltringue, de Josza Anjembe
  • Je serai parmi les amandiers, de Marie Le Floch
  • Qu’importe si les bêtes meurent, de Sofia Alaoui
  • Un adieu, de Mathilde Profit

César du Meilleur film d’animation de court-métrage :

  • Bach-Hông, d’Elsa Duhamel
  • L’Heure de l’ours, d’Agnès Patron
  • L’Odyssée de Choum, de Julien Bisaro
  • La Tête dans les orties, de Paul Cabon

César du Meilleur film d’animation : 

  • Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, de Rémi Chayé
  • Josep, d’Aurel
  • Petit Vampire, de Joann Sfar

César du Meilleur film documentaire :

  • Adolescentes, de Sébastien Lifshitz
  • La Cravate, d’Etienne Chaillou et Mathias Théry
  • Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vache, du lait, du beurre, des dettes, de Rodolphe Marconi
  • Histoire d’un regard, de Mariana Otero
  • Un pays qui se tient sage, de David Dufresne

César du Meilleur film étranger :

  • 1917, de Sam Mendes
  • La Communion, de Jan Komasa
  • Dark Waters, de Todd Haynes
  • Drunk, de Thomas Vinterberg
  • Eva en août, de Jonas Trueba

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