J’ai bien des difficultés à vous décrire le film de Gerard Busch et Christopher Renz car je ne sais pas très bien par quel bout le prendre… D’abord, cela fait 48h que je l’ai vu et il continue à me hanter. Le pitch vous dira que « Antebellum » est le nouveau film d’horreur terrifiant des producteurs de Get Out et de Us. Je ne suis déjà pas d’accord avec ce raccourci car, pour ma part, ce n’est pas un film d’horreur, il est certe terrifiant par son sujet très actuel mais ce n’est pas un film d’horreur.

L’histoire se déroule dans une plantation tenue par un bataillon de l’armée des Etats confédérés. Des hommes d’une violence inouïe (et pourtant bien naturel chez l’être humain) doivent gérer des exclaves (hommes et femmes) pour servir les fantasmes économiques ou sexuels des blancs du camp.

Tout ce que vous verrez ne peut vous faire penser qu’à l’actualité où Donald Trump – qui ne semble pas avoir évolué depuis 1860 – aura passé son mandat à exacerber les racistes blancs américains qui déplorent ce glorieux passé sanglant. George Floyd, Jacob Blake ne sont, en fait, que les victimes contemporaines d’exactions identiques à celles du passé commises par des blancs. Rien n’a finalement changé. Le passé ne meurt pas. Mais le passé est-il vraiment le passé ? C’est la question que pose Antebellum.

Le film est dingue, réalisé magistralement, il s’inscrit dans toute la mouvance des Black Lives Matter au même titre que « When They See Us » (Dans leur regard) de Ava DuVernay ou encore « Queen & Slim » de Melina Matsoukas pour ne citer que deux films marquants de 2020. « Antebellum » est au-dessus de la mêlée par sa réalisation surprenante et déroutante.

Fiche technique
Titre : Antebellum
Réalisation : Gerard Busch et Christopher Renz
Avec : Janelle Monàe, Eric Lange, Jena Malone
Pays :
Genre :
Date de sortie : 09/10/2020 (Belgique – France)
Durée : 1h46